Présentée en première dans la section Panorama international de Series Mania, la série limitée québécoise « Disobey » aborde le docudrame comme un thriller urgent, trouvant des notes de tension à l’approche d’une décision des années 1980 sur les droits garantis à l’avortement pour les femmes à travers le Canada. Avec le vernis visuel qui est devenu la signature de la société montréalaise Also Productions, le drame premium en six parties suit le cas réel de Chantale Daigle (Éléonore Loiselle), une femme de 21 ans qui a poussé contre un ex-partenaire violent et deux des injonctions judiciaires, menant éventuellement à une décision de la Cour suprême qui a garanti l’autonomie corporelle des Canadiennes. Et tout cela en quelques semaines seulement.
« Pour nous, c’était important [to hit that urgency], parce que c’est ce qui s’est vraiment passé », explique Sophie Lorain, fondatrice d’Also. « Chantale est passée par trois étapes de juridiction et jusqu’à la Cour suprême en moins de deux mois. Pendant qu’un enfant grandissait à l’intérieur, ces messieurs discutaient, sans se décider à savoir si un fœtus avait une personnalité.
Pendant ce temps, l’horloge tournait pour elle. Écrit par Isabelle Pelletier et Daniel Thibault, et réalisé par le co-fondateur d’Also Alexis Durand-Brault, « Désobéir » évolue le long de deux chronologies parallèles, l’une suivant la jeune femme alors qu’elle s’émancipe à la fois d’un partenaire violent et d’une autorité légale rétrograde, et un regard en arrière un an avant de voir Chantale tomber dans cette relation toxique initiale avec le manipulateur Jean-Guy Tremblay (Antoine Pilon, de « Matthias & Maxime »). « Désobéir » « Comme il s’agit d’une histoire sur la violence domestique et le harcèlement, nous devions centrer les humains au centre », explique Lorain.
« Chantale était une jeune fille amoureuse, bouleversée par la naïveté et au cœur plein et ouvert. Et si Jean-Guy était manipulateur, il était aussi très ouvert au début, très charmant. Bien sûr, vous pouviez voir ce qui allait arriver.
Avec les résultats de l’affaire à un simple Wikipédia, l’équipe créative a voulu jouer dans l’incertitude du moment, tout en créant un cadre précis d’époque qui, faute d’un meilleur mot, ne se sentait pas trop caricatural. « Les années 1980 n’ont pas été une très belle décennie », admet Lorain. «Nous avons donc dû faire très attention à ne pas aller trop loin, car les choses pouvaient très vite ressembler à un sketch de fin de soirée.
[Because if] cette histoire s’est passée très près de nous, elle résonne dans le monde entier en ce moment. Fondée par Lorain et Durand-Brault en 2019, Also Productions s’est rapidement imposée comme un chef de file de la fiction scénarisée québécoise. À Series Mania de cette année, les producteurs présenteront également «Mégantic» – qui retrace les retombées d’une catastrophe pétrolière de 2013 dans la ville de Lac-Mégantic – dans le cadre de la vitrine Coming Next from Quebec, tandis que chez eux, ils viennent de commencer la production sur la troisième saison de « The Sketch Artist ».
Un drame policier créé par Lorain et Durand-Brault, et mettant en vedette Lorain aux côtés de la dramaturge acclamée Rachel Graton et du pilier québécois Rémy Girard (des « Invasions barbares » et « Incendies »), les deux saisons précédentes de la série ont été diffusées à des numéros à succès chez nous avant vendant à plus de vingt territoires dans le monde. Walter Presents, le service de VOD boutique de Global Series Network, a obtenu les droits de diffusion aux États-Unis et au Royaume-Uni, tandis que Lorain et Durand-Brault développent actuellement un remake en anglais. « Nous essayons de déployer nos ailes », dit Lorain.
« Nous voulons nous adresser à un public plus large, car nous pensons que nous avons le talent et le savoir-faire. Ce dont nous avons besoin, en ce moment, ce sont des partenaires internationaux. ‘Désobéir’.