Alors que le Chili accueille sa troisième vitrine Docs in Progress au Marché du Film de Cannes, il met en avant l’une des traditions documentaires les plus riches et les plus prolifiques d’Amérique latine, dirigée par des personnalités telles que Patricio Guzmán, dont l’édition 2019 « La Cordillère des rêves » a remporté le Cannes Golden Eye, et Maite Alberdi, dont « The Mole Agent » 2020 a décroché une nomination aux Oscars. Stimulés par une augmentation importante des coproductions et une augmentation modeste du financement de l’État, davantage de documentaires chiliens sont réalisés – 24 sont des coproductions à ce jour cette année, dont beaucoup sont dirigées par des femmes productrices, déclare Paula Ossandon, directrice de Chiledoc, un public- alliance privée entre la Chilean Documentary Corp. (CCDoc) et ProChile. La dernière récolte montre une plus grande diversité de genres et de thèmes, avec un nombre croissant de documentaires sur les groupes marginalisés, des tribus indigènes du Chili à sa communauté LGBTQ+ et au climat sociopolitique actuel dans le pays. Afin d’encourager davantage de films de cinéastes autochtones, Chiledoc a organisé pour eux deux ateliers « Connect With One’s Roots ». « Ils ont été réalisés conjointement par CCDoc et le Sundance Documentary Film Program dans le cadre de notre rencontre internationale de l’industrie à Conecta Fiction & Entertainment en Espagne, la première s’étant tenue en janvier 2021 et la seconde en décembre de la même année », dit-elle, ajoutant : « Chaque atelier avait cinq projets participants. » Un troisième atelier est en attente de confirmation, dit-elle. Parmi les quatre projets que Chiledoc présente à Cannes, sélectionnés sur 21 soumissions, deux ont des thèmes autochtones. Des clips de dix minutes seront projetés à la vitrine, suivis de pitchs.
A l’ombre de la lumière (« A La Sombra De La Luz ») ADMINISTRATEURS : Isabel Reyes, Ignacia Merino. PRODUCTEURS : María José Díaz, Francisca Barraza. Un enfant organise une chasse au lapin parmi les centrales électriques du village de Charrúa, plaque tournante énergétique du Chili, mettant en évidence la convergence de la vie rurale et des besoins en électricité du reste du pays. Le documentaire mélange « le sensoriel, la lumière et l’obscurité », disent ses réalisateurs, avec le conseil en développement d’Alberdi.
Le Menor
SCÉNARISTE-RÉALISATEUR : Mijael Bustos Gutiérrez. PRODUCTEUR : Felipe Egaña Kaulen, Los Reyes del Parque Prods. Suivi par les cinéastes pendant six ans à partir de ses 14 ans, le rappeur freestyle El Menor devient un phénomène mondial, mais doit faire face à son ascension fulgurante, aux excès et aux brimades.
Mémoire implacable (« Memoria Implacable ») Scénariste-réalisateur : Paola Rodríguez Sickert. PRODUCTEURS : Paola Castillo (Errante Prods.), Gema Juárez (Gema Films, Argentine). En parcourant les archives de la ville de Berlin, un jeune universitaire mapuche exhume les témoignages de prisonniers mapuche expulsés de leurs territoires lors des invasions militaires de l’Argentine et du Chili. Elle entreprend de retracer les itinéraires de déportation de ses ancêtres. Le Chilien Errante (« Malqueridas »), qui se lance dans la coproduction internationale, produit avec l’Argentin Gema, l’un des meilleurs producteurs argentins de fiction (« Oscuro Animal ») et de documentaire (« Pornomelancolía »).
Vie (« Monguen ») RÉALISATEUR : Antonio Caro PRODUCTEURS : Lemuntu Prods. et Totem Prods. « Monguen », (« la vie » en langue Mapudungun) suit Fresia, une Pewenche de 18 ans qui a vécu toute sa vie à côté des forêts d’Araucaria et des montagnes de l’Alto Bío Bío. Mais sa vie est bouleversée lorsqu’elle tombe enceinte.